De l’Ecriture à la Création, …

L’acte d’écriture est le produit de l’imagination, d’une disposition à l’ouverture d’esprit, et d’une culture générale dont l’étendue et la soif interpellent tous les champs des compétences humaines. Cela, cette démarche de production graphique, témoigne surtout d’un besoin de l’écrivant de partager une idée, une émotion et une connaissance. L’écriture est tout aussi une voie qui véhicule le sens et la pensée au travers d’un bon usage et d’une bonne orchestration des signes. Elle rend ostentatoire la pensée comme une marque scintillante sur un chemin dont on ne sait où il mène, une voie intrigante et plein de suspens. Tout commence par un mot, suit le second ; et au troisième, nait une idée qui nous tient jusqu’à l’écriture finie. Cette écriture accomplie, le livre, est un ensemble de mots qui se sont entremêlés dans un ordre aléatoire, les uns répondant à l’appel des premiers tandis que d’autres adressent une invitation aux suivants, mais dépendant de l’histoire que l’auteur, depuis la naissance de l’idée qui s’est donné à lui, cherche à immortaliser. Le livre, c’est le lieu d’une représentation de l’âme et de la pensée de l’auteur, c’est l’assise où sa liberté d’esprit a redécouvert l’immensité de ses possibilités, et où il découvre que l’imagination précède toute création. Par l’écriture et dans l’écriture, l’écrivain se recrée. L’écriture est donc civilisatrice.

L’écriture constitue tout aussi une thérapie permettant à l’écrivain de se projeter à lui-même sa propre histoire, où il prend le soin de la revisiter pour en tirer plus qu’une leçon : trouver son identité. C’est la somme des expériences acquises et des aspirations secrètes et inexprimées qui constitue le terreau fondamental d’où viendra s’y greffer le premier signe. Dans l’acte d’écrire, l’écrivant se découvre des aptitudes d’autodidacte sur tout ce qui touche aux réalités socio-professionnelles qui interpelle l’humain dans ses interactions. Une idée vague prend vie par l’écriture qui en révèle sa profondeur. Ce n’est donc pas l’écriture qui vient à l’auteur, c’est l’idée qui s’est envahie de lui qui va à sa rencontre pour faire apparaitre le besoin d’amorçage d’une écriture. Il ne s’agit pas d’une décision consciente, mais d’une nécessité d’écrire pour écrire un peu pour soi-même, et beaucoup pour les autres par pure générosité. L’écrivain écrit pour assouvir son besoin d’être écouté par lui-même avant tout. L’écriture en tant qu’art, dépeint l’auteur qui est à l’origine d’un style qui ne peut être que de lui. L’activité de l’écriture est formatrice d’une personnalité et créatrice d’une identité qui marque sa singularité. L’écriture est une marche vers la libération de l’être. L’écriture, par toute noblesse, est instructrice.

L’écriture serait donc un acte de création de soi par soi-même, nécessitant en tout point une honnêteté envers soi. L’écrivain est juge de lui-même par une mise en procès qui se révèle à lui tout au long du processus d’écriture. Il se découvre alors son indenté cachée dont seul son subconscient avait connaissance. Cette conscience retrouvée le transfigure à lui-même et lui donne, par entrain, à continuer son œuvre de création. Il se découvre la racine de ce qui fait sa personne, rendant ainsi plus aisé la construction de son propre chemin vers une destinée consentie. L’écriture fait exister, elle porte à la connaissance de l’auteur ce qui lui était crypté tout en donnant naissance à ce qui n’était pas. Elle invente, et rénove l’image de son auteur qui se découvre une personnalité par laquelle sera tenu en laisse sa plume et qui marquera au rythme du déplacement sur un clavier les doigts habiles d’une pensée libre de donner vie à une idée. En elle et par elle, l’imagination n’est plus conçue comme une attention tournée vers autres que soi-même, mais un acte créateur par introspection qui découvre aux autres que du néant il peut ne pas y avoir que du néant. Mais que l’écriture acte une création où l’animation des mots révèle l’existence des choses, parce que de rien on peut avoir tout. L’écriture anticipe le futur.

C’est par cet esprit que nos ateliers d’écriture sont mues. Ils n’ont pas vocation à devenir un lieu de formation des écrivains, mais un lieu où l’on apprend à faire confiance à sa pensée tout en éprouvant sa pratique de l’écriture, ou pour en découvrir sa simplicité. La confiance en soi, allant grandissante, et l’état d’esprit qui anime l’écrivant le transporte vers des hauteurs où il côtoie de près la satisfaction d’avoir contribué à la création de tout ce qui se trouve en dessous de lui. Il réapprend à devenir maître de lui-même de par son statut de créateur qui lui octroi le droit de se réapproprier son âme d’enfance. Mieux que des exercices de l’usage de la langue au travers des signes, l’écrivant se reformate pour se revoir tel qu’il doit être vu. Il se remet au point zéro de son existence pour se porter au loin et comme pour faire un bond en signe d’un espoir retrouvé d’avoir atteint un point de désaltération près d’une fontaine de jouvence. Idéalement, l’atelier d’écriture est fait pour les personnes qui souffrent d’un manque de confiance en soi, et qui recherchent à travers ces ateliers artistiques les outils leur permettant de sonder leur propre histoire, pour faire un retour nécessaire dans les profondeurs de leur personne, et pour, enfin, atteindre le point d’ancrage qui leur procurera une stabilité émotionnelle et intellectuelle, tout en leur révélant leur identité d’être vivant unique fondé durablement. Ils découvriront alors qu’ils peuvent et doivent être seul détenteur des clés ouvrant vers des destinations qui leur sont propre. L’écriture modèle la personnalité fondée sur une identité inébranlable.

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