La fontanelle de votre bébé, comment en prendre soin ?

Discourir sur la prise en charge de la fontanelle serait une absurdité du point de vue médical parce qu’en théorie il n’est pas une nécessité de faire des soins de la fontanelle, il n’en existe pratiquement pas. Malgré tout, la fontanelle mérite une attention, c’est une zone de la boîte crânienne qui se différentie du reste du crâne par son élasticité et sa souplesse ; c’est une partie de la tête qui n’est pas ossifiée, présente dès la naissance et pouvant perdurer jusqu’à l’âge de deux ans. De formes variées et en nombre multiple selon chaque enfant, on en dénombre deux habituellement ; les fontanelles se localisent le long des jonctions des os du crâne. Comme pour tout le reste de l’organisme humain, ça présence, qui pourrait ne constituer qu’un détail, n’est pas anodine et ne pourrait pas être relégué à une moindre importance. La fontanelle contribue au bon développement du cerveau : c’est l’instance qui œuvre à la synchronisation de la croissance de la boite crânienne d’avec la maturation du cerveau. La compromission de l’activité de l’un(e) pouvant contraindre à l’arrêt celle de l’autre.

C’est propre aux populations d’Afrique noir, mais pas que, de désigner les choses perçues, ainsi que les maladies par des mots ou des sons, qui leur viennent en premier à l’esprit, quand elles n’ont aucune idée de la dénomination officielle de la maladie, ou quand une maladie est inconnue. Aussi, il est important de savoir que des maladies peuvent être désignées, entre autres, par un mot rappelant une manifestation clinique (la rate, la maladie rouge, …), par le nom de la zone touchée, foyer des douleurs ressenties (les reins, la fontanelle, les vers, …), ou même par allusion à des phénomènes naturels (feu de nuit, …). Toutes ces méthodes ne sont pas à remettre en cause comme a l’habitude de le faire la communauté médicale « moderne » locale par besoin d’ostentation de leur compétence ou pour montrer qu’ils sont érudits, car la médecine moderne a elle aussi connu, dans son histoire, cette même démarche durant tout le processus de sa métamorphose à travers le temps. La différence d’avec les autres, c’est qu’on a tendance à oublier le passé faute d’une culture de la documentation. Cela a conduit à l’oubli de toutes les connaissances médicinales ancestrales qui, pourtant, étaient fondées sur des évidences selon la rigueur scientifique. Comment en est-on arrivé à cet oubli ? La réponse n’est pas que du sort du domaine médical…

La question de « La fontanelle », ou de « la maladie de la fontanelle » s’inscrit donc dans cette logique et ligne de vue propre à la culture africaine. La fontanelle serait donc le nom d’une maladie couvrant une multitude de symptômes et de diagnostics. Et pour mieux la comprendre, il est bon d’en faire sa petite histoire.

Par manque d’infrastructures adaptées et de nombreuses naissances dans des conditions septiques, il est fréquent que les enfants, à la naissance, contractent une infection. A cela peut s’ajouter les facteurs anténatals, de la conception à la naissance, qui seraient à l’origine des pathologies d’ordre malformatives ou anatomiques. Ces nouveau-nés et nourrissons sont souvent amené à développer des septicémies pouvant atteindre les formes cliniques d’une méningite. Chez l’enfant, pour chaque tranche d’âge, l’on est amené à observer des manifestations cliniques différentes dans chaque maladie. Une septicémie n’aura pas les mêmes signes d’alertes chez le nourrisson et le grand enfant. Les mamans, qui sont les premiers témoins des signes précurseurs d’une affection dont leurs enfants auraient été victimes, s’instruisent de ces signes. Quand donc une maman vient en consultation pour la fontanelle, elle fonde son diagnostic sur une expérience : – le mâchonnement de la langue, – une fontanelle dépressive, battante, ou bombée pour les formes bénignes ; et pour les forme graves, les éléments en faveur d’une inflammation des méninges : – fontanelle bombée, – irritation de l’enfant, – mouvement anormaux de la langue, etc. Ces soupçons sont issus des expériences que la plupart de maman en Afrique partagent entre elles dans l’optique d’une médecine préventive. C’est la raison pour laquelle, on instituera les soins d’expériences de la prise en charge des cas de maladie qui auraient impliqués la fontanelle afin de prévenir les formes graves de la maladie.

En médecine, un symptôme observé ne doit pas décider d’un diagnostic. Il faut un ensemble de plusieurs symptômes pour procéder à une discrimination des diagnostics. Une fontanelle déprimée, ou battante, ou bombée peut bien être le signe d’une affection neurologique, ou un signe de rien du tout. En plus, cette capacité qu’a la fontanelle à se métamorphoser est tout à fait normale. Le fait de « taper la langue » l’est tout au moins. Ainsi donc, un signe isolé ne suffit pas à poser un diagnostic, bien qu’il existe des cas d’exception.

Par ailleurs, l’observation de l’évolution de la fontanelle est déterminant chez les nourrissons. La plupart des pédiatres et médecins n’en tiennent pas compte pendant leur consultation par ignorance et par formatage des consultations d’où une mise d’accent sur les mensurations des périmètres crânien, dans l’ignorance totale de la vraie raison de l’institution de ce rituel des mensurations. Et c’est là que devient intéressante la question des soins de la fontanelle : les mamans, sans avoir connaissance de toute cette histoire, ont l’instinct scientifique qu’il faut faire attention à la fontanelle et que les médecins ignorent cet aspect. D’ailleurs, on en parle pas dans le cursus de la formation médicale, que ce soit en Afrique ou en occident. L’examen de la fontanelle fait partie intégrante des éléments qui feraient apprécier le développement du cerveau du nourrisson et par ricochet, celui en relation avec le développement psychomoteur et cognitif.

L’enfant qui nait et vient au monde possède un cerveau « mature », mais « compact ». Cette maturité du cerveau signifie que le cerveau du nouveau-né comprend déjà tous les éléments de différentiation de son organisation fonctionnelle et de son architecture. Le nombre de neurones est déjà à sa limite maximale. Ce minuscule cerveau sera dont le même cerveau à l’âge adulte car la multiplication des neurones n’est plus admise après l’âge théorique de la maturité chez un nouveau-né. Cet âge de maturation ne peut être fixée avec certitude, ni avant ni après la naissance. On estime, d’après les neuroscientifiques, que la maturation du cerveau se fait entre six mois d’âge gestationnelle et trois mois de vie ; hors de cette période, la situation devient pathologique. Et l’un des éléments en faveur de cette hypothèse, c’est le fait que la mémoire est garantie par la non multiplication des neurones. La raison principale est que, le cerveau, pour son organisation, a besoin de tous ses neurones au moment où il doit débuter son apprentissage. La plupart des troubles psychologiques et psychiatriques des enfants trouvent leur origine du fait que tous les neurones du cerveau n’ont pas débuté leur apprentissage au même moment, ou que certains neurones, à l’origine des troubles, ont fait leur apparition après que les autres neurones aient débuté leur apprentissage. Cette apparition tardive des neurones serait la cause des troubles psychiatriques de l’enfant tel que ceux, classifiés comme troubles du spectre de l’autisme.

Pendant toute la période de la petite enfance, c’est-à-dire durant la période allant jusqu’à deux ans, le cerveau de l’enfants est soumis à beaucoup de changement. C’est d’ailleurs l’organe le plus important durant cette période, car impliqué fortement dans l’interaction de l’enfant avec le monde extérieur. Le développement du cerveau est manifeste par les nouvelles acquisitions : suivre du regard un objet, sourire à la vue d’un visage, attraper un objet qui est à portée, jouer avec la langue ou avec de la salive, etc. L’enfant est dont incapable de maintenir son cou après quelques semaines de naissance ; pareils pour l’utilisation de ses mains, de ses pieds, jusqu’à atteindre la parole, etc. Toutes ces modifications et évolutions sur le plan développemental sont la preuve que le cerveau se développe en établissant des canaux de communication avec tout le corps. Ces canaux de communication se font au moyen des connexions neuronales, c’est-à-dire neurones à neurones. Plus il y en a, plus vite le développement cognitif est effectif. Mais pour que ces connexions soient efficaces, il doit donc se créer un espace entre les neurones pour permettre aux dendrites d’avoir le maximum de connexion possible.

Durant ce développement du cerveau, il s’opère une modification anatomique de la boite crânienne qui doit s’adapter. Le cerveau étant obligé d’augmenter son volume, et contraint par la rigidité de la boite crânienne, devra compter sur les fontanelles pour espérer une dépression. Une forte pression dans la boite crânienne retarderait la croissance du cerveau. C’est pourquoi, à une fréquence mensuelle, mais seules les mamans peuvent le confirmer, la fontanelle opérera un cycle en trois étapes :

  • Fontanelle dépressive = étape initiale ou le cerveau ne subit aucune pression. Cette phase permet une croissance rapide de son volume, pour atteindre l’étape suivante, celle de la fontanelle battante.
  • Fontanelle battante = signe que la pression intracrânienne a augmenté par accroissement du volume du cerveau, et ralentissant par la même occasion le développement du cerveau pour s’accommoder à pression montante, une sorte de pause dans sa croissance.
  • Fontanelle bombée = signe d’une pression excessive dans la boite crânienne. Cette étape marque le moment ou la boite crânienne est contrainte à se dilater dans le but de ramener à la baisse la pression intracrânienne, ce qui est manifeste par une fontanelle dépressive, signal de départ pour un autre cycle. C’est à cette étapes que s’opère l’augmentation du périmètre crânien.

C’est ce cycle que cache la prise régulière du périmètre crânien. C’est aussi cette méconnaissance par les pédiatres et médecins, qui n’y prête pas attention qui pousse les mamans à le considérer comme un problème, l’associant à d’autres pathologies telles que la méningite et ses signes précurseurs, l’hydrocéphalie impactant sur les acquisitions moteurs et comportementales, l’hypoxie cérébrale et son pouvoir abêtissant, etc.

Par ailleurs, le problème de la fontanelle est réel pour les mamans du fait qu’elles ne comprennent pas les modifications de la fontanelle et son importance au cours de la vie de leurs enfants. Quand elles se rendent compte d’une fontanelle battante alors que la veille il n’y avait rien, c’est normal qu’elles s’inquiètent et pensent que leurs enfants ont « la maladie de la fontanelle », puisque cela leurs rappelle toutes les situations dramatiques d’enfants ayant eus, en signes précurseurs, une fontanelle « anormale ». C’est alors qu’elles trouvent des solutions traditionnelles telles que : – souffler sur la fontanelle, y poser un filament, y appliquer des huiles ou même y apposer des substances médicamenteuses composées à base d’écosses, voire de produits corrosifs ; – par l’administration orale des potions médicamenteuses « douteuses » pouvant contribuer à installer d’autres pathologies de types néphrotique, hépatotoxique, métaboliques, etc. ; – par des purges dans le but de « laver le ventre » avec des risques des nécroses de l’intestin pouvant contribuer à induire une septicémie, voire la mort.

Ainsi donc, la fontanelle n’est pas une maladie. Par conséquent il n’est pas besoin d’y faire des soins. L’application des substances corrosives ou à base de plantes et écorces peuvent être nocives. Certaines substances pouvant entrainer une fermeture précoce de la fontanelle, et ou un durcissement des os de la boite crânienne compromettant sa souplesse indispensable au développement du cerveau. Ce durcissement des os du crâne occasionnerait une forte pression sur le cerveau qui, naturellement cesserait de se développer, entrainant ainsi un retard du développement psychomoteur et une incapacité aux activités cognitives.

Par contre, il est important de savoir que, pour qu’un enfant atteigne le stade de méningite, il faut qu’il ait d’abord fait une septicémie. La septicémie est une forme d’aggravation d’une infection locale par transfert des microbes dans la circulation sanguine. Cette dissémination des microbes pourra induire d’autres « foyers infectieux » dont « les infections urinaires », les méningites, des « abcès d’organes », etc. Les otites, les rhinites et angines, les gorges irritées et les amygdalites sont souvent les premiers foyers infectieux et pouvant induire à des comportements anormaux chez l’enfant et à un mauvais diagnostic. Il est donc préférable d’aller consulter un pédiatre afin de dissiper les doutes en cas d’incompréhension de l’état de santé de l’enfant.

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